Le défi de la relève d’entreprise, un enjeu de taille

Qu’est-ce que la relève d’entreprise?

La relève d’entreprise est lorsque les propriétaires d’entreprises doivent passer le flambeau et transmettre l’entreprise à un autre gestionnaire afin d’assurer la pérennité de l’organisation. C’est un événement incontournable si l’on veut assurer la continuité des activités organisationnelles, puisque tout gestionnaire devra, à un certain moment, laisser sa place, que ce soit à cause de son départ à la retraite, d’un nouveau projet entrepreneurial, d’un manque de moyens financiers, ou tout autre situation encombrant son rôle.

Pourquoi est-ce un enjeu?

La relève d’entreprise représente un défi autant pour le gestionnaire actuel qui entreprend la succession que pour le gestionnaire prenant sa place. Tout d’abord, on estime que trois transfert sur dix seulement sont voués au succès, puisqu’il y a, dans la majorité des entreprises, un manque de préparation. Cela veut donc dire que la survie des entreprises est fortement en danger lorsqu’il vient le temps de la transmettre à un nouveau gestionnaire. En effet, certains gestionnaires donnent plus d’importance au présent qu’aux perspectives à long terme de l’organisation, étant peut-être un peu trop impliqués dans les opérations courantes. Il est estimé qu’environ 40% des propriétaires d’entreprise disent avoir un plan informel de succession, alors qu’un peu plus de la moitié affirment ne pas avoir de plans du tout. Ce manque de planification stratégique et de marche à suivre concrète affecte non seulement l’entreprise elle-même, dont la survie est à risque, mais affecte aussi la société en général, surtout en matière d’emplois, puisque plus de la moitié des Canadiens sont employés par des PME. En sachant que plus de 73% des propriétaires de petites entreprises figurent dans la tranche d’âge des 50 à 64 ans et plus de 78% des propriétaires de moyennes entreprises figurent dans la tranche d’âge des 40 à 49 ans, il peut être dit que l’enjeu de la relève devient de plus en plus inquiétant.

De plus, la mise en place du gestionnaire repreneur n’est pas une facile tâche. Cela demande beaucoup de formalité, ce qui peut être plus difficile pour des entreprises dont les logiques d’action se tournent un peu plus vers les logiques charismatique et traditionnelle. Cela demande beaucoup d’organisation, surtout pour la sélection de l’individu qui reprendra les activités. La logique d’action formelle est plus présente dans ce processus puisque le gestionnaire doit faire un choix judicieux, puisque ce n’est pas tous les individus ayant de l’expertise technique qui seront adéquats pour un poste de gestion. Effectivement, la sélection et la formation du repreneur est au coeur de l’organisation, puisque l’on doit s’assurer que le repreneur est choisi en fonction de ses connaissances et de ses compétences en gestion. Au besoin, il faudra aussi le former pour des tâches ou des compétences pour lesquelles il a des lacunes. En outre, une entreprise qui a pris de l’ampleur et qui repose sur les épaules d’un ou de deux ou trois fondateurs peut être beaucoup plus difficile à transmettre qu’une plus petite entreprise. Cela peut être expliqué par le besoin de trouver des candidats qui doivent être en mesure de prendre la relève du volume d’affaires important efficacement et avec efficience.

Ensuite, la relève d’entreprise peut aussi être un défi pour le gestionnaire repreneur. Non seulement ceux-ci doivent-ils être en mesure de trouver les ressources pour financer leur projet de relève, qui demeure le frein principal dans 90% des cas, mais ils doivent aussi être en mesure de diriger adéquatement l’entreprise. En effet, ils doivent s’adapter à la ou les logiques d’actions présentes dans l’organisation afin d’être un dirigeant légitime aux yeux du personnel qu’ils devront mobiliser, et ils doivent être capable de reprendre les activités là où elles étaient rendues. D’autre part, ils doivent apprendre à connaître l’entreprise et les membres qui la constituent, ainsi que de maîtriser son histoire et la culture d’entreprise. Ils ont aussi l’obligation de s’entendre avec le cédant, puisque les visions stratégiques des deux acteurs peuvent parfois diverger, rendant le tout encore plus difficile à arrimer.


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